Ce texte s'articule en six points qui expliquent brièvement la position de l'Église catholique sur la place et le rôle de la femme dans cette institution, plus particulièrement sur la question de l'Ordination sacerdotale et le ministère pastoral des femmes dans l'Église catholique. Inter Insigniores

La déclaration Inter Insigniores... (en français: Parmi les traits...) (sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel) est un document de la 'Congrégation pour la doctrine de la foi'. (du Saint-Siège) sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel.

Paul VI, le pape de Vatican II

Inter Insigniores

Déclaration produite par le Cardinal Franjo Šeper / De Wikipedia, l'encyclopédie libre

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La déclaration Inter Insigniores... (en français: Parmi les traits...) (sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel) est un document de la 'Congrégation pour la doctrine de la foi'. (du Saint-Siège) sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel. Approuvée par le pape Paul VI elle est signée par le préfet, le Cardinal Franjo Šeper avec la collaboration de l'archevêque Jérôme Hamer et rendue publique le 15 octobre 1976.

Ce texte s'articule en six points qui expliquent brièvement la position de l'Église catholique sur la place et le rôle de la femme dans cette institution, plus particulièrement sur la question de l'Ordination sacerdotale et le ministère pastoral des femmes dans l'Église catholique.

Tout d'abord, les auteurs s'appuient sur la tradition pour affirmer que jamais dans l'histoire une femme n'a eu accès a l'ordination presbytérale ou épiscopale de façon valide. Ensuite, ils rappellent que Jésus-Christ lui-même a confié à des hommes la tâche de faire partie du groupe de ses apôtres, tout en respectant les femmes et en leur accordant un rôle différent, ce qui donne de nombreux indices sur sa volonté d'éloigner les femmes de l'ordination. Ils expliquent que c'est dans un but normatif qu'ils désirent suivre l'exemple du Christ, ce qui limite les abus et permet de rester conforme au dessein de Dieu lui-même et de son Église. Selon eux, le sacerdoce ministériel ne peut être confié à une femme puisqu'il s'agit d'un rôle de représentation de Jésus qui était incontestablement un homme, il s'agit donc également d'une question de rigueur. Enfin, les auteurs terminent en expliquant que le sacerdoce n'est en aucun cas lié aux droits de la personne et que par conséquent : « aucun progrès purement humain de la société ou de la personne ne peut par lui-même y donner accès ». Ils rappellent donc que l'égalité devant Dieu des baptisés n’efface pas la distinction des rôles sociaux qui sont en majeure partie déterminés par le genre de l'individu.

L'Église catholique et l'ordination des femmes

L'exclusion des femmes du sacerdoce ministériel est prévu par le Droit canonique puisqu'il stipule que seul un homme baptisé peut recevoir validement l'ordination sacrée. En addition, la différenciation genrée des rôles traditionnels est un fait très important dans la culture catholique romaine. Par conséquent, une femme qui se verrait accorder l'ordination irait donc en contradiction avec cette tradition et constituerait une menace pour l'ordre social si important pour l'Église. Ainsi, la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel apparaît dès la deuxième moitié du XXe siècle comme une problématique pour les autorités de l'Église.

C'est notamment lorsque l'Église est confrontée à la réalité de l'égalité des sexes devant la loi et dans le cadre du Concile Vatican II qu'ils commencent à s'inquiéter puisque le sujet gagne en popularité. Par exemple, le chapitre 29 de la constitution pastorale Gaudium et Spes issu du deuxième concile œcuménique du Vatican se prononce entre autres sur la discrimination de toute sorte et ouvre une porte importante pour ceux et celles qui désirent voir du changement. Les critiques se font de plus en plus nombreuses à mesure que le mouvement féministe prend de l'ampleur dans les années 1970 et que le nombre de théologiennes catholiques féministes augmente. De plus, des ordinations de femmes surviennent au même moment dans la branche protestante, ce qui provoque des émois chez les femmes catholiques qui en désirent autant.

Le pape Paul VI clôture le Concile Vatican II, il est donc le premier qui réagit aux nombreuses revendications de plus en plus vigoureuses de ces femmes qui réclament l'accessibilité pour tous à l'ordination. Il est donc en quelque sorte le précurseur d'une vague de réaffirmation doctrinale avec une première Lettre apostoliqueOctogesima adveniens (1971) et ensuite avec sa déclaration Inter Insigniores en 1976. Cette réaffirmation s'intensifie avec le pape Jean-Paul II qui publie d'une part une lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis (1994) et d'autre part un motu proprio Ad Tuendam Fidem qui tous deux visent la clarification de la doctrine catholique tout en soulignant l'importance de l'interdiction du sacerdoce pour les femmes. Un coup de grâce est finalement donné en 2010 par Benoît XVI dans sa lettre De delictis gravioribus qui prévoit l’excommunication pour celui qui tente de conférer cet acte sacré sur une femme, mais également sur la femme qui tente de le recevoir.

La théologie féministe : Une position controversée

Comme le mentionne Susann Ross dans son article Féminisme et théologie, certaines des féministes théologiennes les plus importantes sont catholiques, cela s'explique sans doute par le fait qu'elles comprennent mieux que personne l'oppression qu'elles-mêmes vivent. Originaires des États-Unis, les premières a développer ce courant de pensée sont majoritairement des femmes blanches et éduquées provenant d'un milieu favorisé.

Celles-ci commencent à se radicaliser dans leurs positions tandis que de son côté, l'Église durcit la sienne sur l'ordination à partir de 1971, certaines, comme Mary Daly, en viennent à rejeter totalement la religion institutionnelle. Ainsi, elle ne lutte plus dans ses écrits pour l'accessibilité de l'ordination pour les femmes car elle y voit dorénavant une soumission à cette institution fondamentalement patriarcale qui ne peut changer graduellement comme elle le pensait au début de ses réflexions.

Ce rejet n'est toutefois pas généralisé, d'autres, comme Elisabeth Schüssler Fiorenza, pensent que même si la tradition et l'Église catholique perpétuent sexisme et patriarcat, ceux-ci ne doivent pas être associés. Elle soutient dans sa théologie critique et libératrice que la solution ne se trouve pas dans le déni de l'institution, mais bien dans la transformation de l'image réductrice de la femme présente dans les textes bibliques. Elles s'accordent néanmoins sur le caractère androcentrique des textes et sur le fait que l'admission des femmes dans les structures ecclésiales patriarcales n'est pas une solution viable.

Notes et références

  1. « Déclaration sur la question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel », sur www.vatican.va (consulté le 9 novembre 2019)
  2. Cette Congrégation a notamment pour fonction de « défendre la doctrine de la Foi et des mœurs dans l'univers catholique tout entier et doit donc s'assurer que les enseignements catholiques soient conformes à l'Évangile et à la Tradition doctrinale de l'Église
  3. « INTEGRÆ SERVANDÆ »
  4. « Code de Droit Canonique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le 9 novembre 2019)
  5. « Constitution pastorale - Gaudium et Spes », sur www.vatican.va (consulté le 11 novembre 2019)
  6. Jean-Marie Donegani, La pensée catholiquePresses de Sciences Po, 2001 (ISBN2-7246-2907-8 et 9782724629071OCLC50708094)
  7. Alice Dermience, « Théologie de la Femme et théologie féministe », Revue Théologique de Louvainvol. 31, no 4,‎ 2000, p. 492–523 (lire en ligne, consulté le 11 novembre 2019)
  8. Louise Melançon, « La théologie féministe comme théologie critique. Pratiques d’interprétation de la Bible selon Élisabeth Schüssler Fiorenza », Laval théologique et philosophiquevol. 52, no 1,‎ 1996, p. 55–65 (ISSN0023-9054 et 1703-8804DOIhttps://doi.org/10.7202/400969arlire en ligne, consulté le 4 novembre 2019)

Voir aussi

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