Cadeau en hommage aux deux plus grands illustrateurs de El Quijote, hommage mérité et jamais rendu jusqu’ici

EL QUIJOTE DIBUJADO POR GUSTAVE DORÉ Y PINTADO POR SALVADOR TUSELL.

Les textes illustrés et leur contexte exact, établis critiquement

L’Espagne et l’ensemble des pays hispanophones doivent à Gustave Doré les meilleurs
dessins de El Quijote et à Salvador Tusell les meilleures peintures, techniques visuelles
qui ont donné lieu aux meilleures illustrations chromographiques (vision des images) et
chromologiques (compréhension de leur sens), dont la conséquence a été la
multiplication exponentielle des lecteurs de El Quijote.


El Quijote est la création littéraire qui a contribué le plus, depuis le siècle d’or espagnol, à
l’extraordinaire richesse phonétique, syntactique et sémantique de la langue espagnole
ainsi qu’à sa surprenante plasticité littéraire.


Mon hommage, et celui de l’Amitié Européenne Universitaire, que je représente, à ces
deux brillants illustrateurs de El Quijote, en édition digitale, synoptique et en
diapositives :

https://www.flickr.com/photos/sagabardon/albums/72157604812708319


El Quijote dibujado por Gustave Doré (1832-1883) y pintado por Salvador Tusell (actif en
1894) cite El Quijote selon mon édition de El Quijote para citarlo (2005)


Pendant toute ma vie, je me suis dit que la manière habituelle de citer les textes de El Quijote n’était pas du tout pratique. Disposé à résoudre ce problème, j’ai décidé et promis, il y a quinze ans, alors que j’écrivais une Gramática intencional (Louvain, 1989) et une Semántica lexicológica (Louvain, 1990) de l’espagnol, de proposer une nouvelle lecture critique des textes de Cervantes, en dotant mon édition d’un système simple,
précis et rapide de références textuelles. Les références aux textes de El Quijote ne renverraient plus désormais ni à l’immensité des chapitres, dans lesquels il est facile de se perdre, ni à l’extrême diversité des pages, conséquence des différentes éditions employées, mais aux répliques dialogistiques et aux paragraphes, tous deux établis et numérotés dans l’édition.

Les éditions originales de 1605 et de 1615 des textes de Cervantes, ainsi que toutes les éditions postérieures jusqu’au milieu du 19ème siècle, ne présentaient pas de divisions en paragraphes et répliques dialogales, à l’exception des poésies. Juan Eugenio Hartzenbusch fut le premier à établir ce type de divisions, dans son édition de El Quijote du milieu du 19ème siècle. Une fois amorcé ce procédé de clarification éditoriale moderne des textes de Cervantes, l’honneur de le continuer revint à l’éminent cervantiste de Osuna don Francisco Rodríguez Marín. La division en paragraphes et répliques, adoptée dans son édition de El Quijote de 1911, pour la collection des « Clásicos castellanos », est celle qui a exercé la plus grande influence sur les éditions postérieures, étant employée par d’autres éditeurs comme texte original pour l’imprimerie. Le même désir de clarification éditoriale a présidé aux travaux de l’inoubliable chercheur valencien Vicente Gaos et des deux grands maîtres catalans du cervantisme critique actuel Martín de Riquer et Francisco Rico Manrique, fidèles continuateurs de l’énorme œuvre hispaniste de l’école philologique de Barcelone. Ils ont adopté fondamentalement les divisions de Hartzenbusch et de Rodríguez Marín et les ont enrichies en quantité et en qualité.

Mon travail a consisté à faire un pas de plus dans cette même direction, en essayant d’améliorer l’efficacité du système adopté, non seulement comme aide pour la lecture, mais aussi comme instrument pour citer avec précision n’importe quel passage de El Quijote. Dans ce but, j’ai ajouté quelques divisions, j’ai fait disparaître les sauts de ligne des poésies, pour les citer facilement dans mon dictionnaire encyclopédique sans occuper trop d’espace, en remplaçant les sauts par un signe conventionnel de pause, et j’ai doté chacune des divisions établies d’un numéro d’identification composé qui nous permettra à tous, dorénavant, de citer les textes de El Quijote avec précision, clarté et facilité. Ces numéros se composent de trois parties séparées par des points ; par exemple : II.25.20. La première partie, en chiffres romains, se réfère au volume de El Quijote ; la deuxième et la troisième, en chiffres arabes, se réfèrent respectivement au chapitre et paragraphe ou réplique cités. Dans notre exemple, le numéro composé nous conduit directement à la réplique de maese Pedro, qui répond à don Quijote à propos du singe devin : « Señor, este animal no responde ni da noticia de las cosas que están por venir; de las pasadas sabe algo, y de las presentes, algún tanto. », II.25.20. À ces trois membres s’ajoute un quatrième, lorsqu’il nous a paru opportun d’introduire des subdivisions à l’intérieur d’un paragraphe excessivement long.

© Salvador García Bardón, Taller cervantino de El Quijote, Textos originales de 1605 y
1615, con Diccionario enciclopédico, Trabajos de ingeniería lingüística, Bruselas, Lovaina
la Nueva y Madrid, 2005.

-oOo-

Le Professeur Dr Salvador GARCÍA BARDÓN  est émérite de l’Université catholique de Louvain, dans sa Faculté de philosophie, arts et lettres (Institut de Linguistique : Sémantique linguistique et Sémiotique audiovisuelle de l’enseignement, cours à option également pour la Faculté de psychologie) et dans l’Institut de langues vivantes (Cours audiovisuels + sessions de laboratoire et d’auto-apprentissage personnel avec des
matériaux développés par le professeur : « Método morfo-semántico de Español »).

Docteur en Philosophie de l'UCL,  1971, avec la thèse: "Contribution de la linguistique scientifique à la démarche philosophique", sous la direction du professeur Jean Ladrière et la qualification: Magna cum laude probatus (grande distinction).

Docteur en Linguistique de la Sorbonne Nouvelle, 1972, avec la thèse: "Articulation des linguistiques structurelles et transformationnelles", sous la direction du professeur Algirdas Julien Greimas et la qualification: Summa cum laude probatus (très bien).

La thèse de Louvain fut publiée par l'Institut de linguistique de l'Université avec une préface du professeur Ladrière.

Ces deux doctorats, qui ont confirmé Salvador GARCÍA BARDÓN comme Sémanticien, ont éte suivis de nombreuses collaborations avec la faculté de théologie, deux colloques internationaux, une année de collaboration avec le séminaire de Nouveau testament et la participation à de nombreux jurys de doctorat, notamment pour le département de Communication sociale de la faculté des sciences économiques et sociales.

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Description du mouvement « Amitié Européenne Universitaire par et pour l’Amitié Mondiale »


L’Amitié Européenne Universitaire (AEU) est un mouvement universaliste non bureaucratique pour l’Amitié Mondiale contre la guerre, dont les causes principales sont la xénophobie et les nationalismes exclusifs.


Peut faire partie de ce mouvement toute personne qui vit sa condition d’universitaire ou de professionnel universaliste comme un engagement éthique et déontologique actif de sa personne et de sa profession pour les valeurs universelles de l’humanité. Le caractère non bureaucratique de l’AEU implique depuis sa création la gratuité totale et la liberté absolue de ses membres pour agir en conscience dans leurs compromis en faveur de l’universalisme humanitaire.


Le prestigieux juriste, acteur et avocat Alexandre von Sivers, moi-même et tous nos camarades de l’Amitié Européenne Universitaire sommes reconnaissants au professeur Jean Ladrière pour l’appui qu’il nous accorda lorsque nous avons lancé notre mouvement de solidarité internationale contre la xénophobie en 1961-1962. Il partageait avec nous la conviction universaliste que nous exprimions par la phrase que nous avions choisie comme devise de notre programme, empruntée à Teilhard de Chardin : « el futuro de los hombres depende del valor y de la destreza que empeñarán para superar las fuerzas de aislamiento ». Il appréciait aussi que notre mouvement ne veuille pas devenir une association bureaucratique, mais qu’il se donne pour tâche d’éveiller la conscience des universitaires quant à la responsabilité universelle de leur vocation et de leur profession au service de l’Amitié Mondiale, au-delà d’un européisme narcissique, qui courait le risque de se transformer en un autre type de xénophobie.


Ainsi naquit la AEU au « Foyer des Nations » de l’Université de Louvain, comme un vaccin pour nous protéger de la xénophobie, qui était alors très forte en Belgique, à cause de la mauvaise coexistence entre Wallons et Flamands, de la fin désastreuse de la colonisation belgo-congolaise et du souvenir, alors encore très présent, de la seconde guerre mondiale.


L’AEU nous a aussi aidés à nous préparer à travailler fraternellement dans des missions internationales, en dépassant les chauvinismes de nos différentes nationalités. Ce mouvement a eu le mérite, en restant fidèle au conseil du professeur Ladrière, de n’être jamais devenu une organisation bureaucratique.


Prof. Dr Salvador García Bardón
professeur émérite à l'Université de Louvain

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