Teresa FREIXES: 1. Investiture de Sánchez à la Pyrrhus &  2. Les verts européens sont-ils vraiment verts ?

1. Avec le minimum, bon, avec deux voix d’écart, Pedro Sánchez a obtenu l’investiture dans le second vote, au cours duquel la seule exigence était d’obtenir plus de voix positives que négatives.

2. L’UE est née et s’est développée pour unir et non pour diviser, et ce qu’ils ont fait dans le prétendu groupe écologique c’est favoriser les intérêts fallacieux de ceux qui, de l’intérieur, prétendent détruire l’Union européenne.

Teresa-Freixes-Sanjuan

Teresa FREIXES

Investiture à la Pyrrhus

Avec le minimum, bon, avec deux voix d’écart, Pedro Sánchez a obtenu l’investiture dans le second vote, au cours duquel la seule exigence était d’obtenir plus de voix positives que négatives, sans que la majorité du Congrès des Députés ne soit nécessaire. Ces deux voix de différence ont été obtenues par une géométrie variable après les négociations respectives avec Unidas Podemos et diverses minorités périphériques et, surtout, grâce à l’abstention de Esquerra Republicana de Cataluña (13) et Bildu (5), deux forces politiques qui, dans la plupart des États membres de l’Union européenne, seraient exclues du parlement pour ne respecter l’ordre constitutionnel ni dans leurs programmes ni dans leurs actions.

 Fameux pêle-mêle d’options politiques : les votes positifs ont été ceux du PSOE (120), Unidas Podemos (35), PNV (6), Más País-Equo (2), Compromís (1), Nueva Canarias (1), Teruel Existe (1) y BNG (1), et on a dans l’opposition le reste : PP (88), Vox (52), Ciudadanos (10), Junts per Catalunya (8), CUP (2), Unión del Pueblo Navarro (2), Foro Asturias (1), Partido Regionalista de Cantabria (1) y Ana Oramas de Coalición Canaria. Le « pêle-mêle » ne constitue aucun problème dans l’opposition, mais bien par contre dans le bloc constitutif de l’investiture, y compris les abstentions, au sein desquelles se trouve une députée qui « se fiche de la gouvernabilité de l’Espagne » alors que le reste conditionne toute son activité politique à l’obtention des prébendes et privilèges résultant de la négociation de leur vote.

 C’est ainsi que nous serons gouvernés. Loin de la centralité, sans jamais savoir avec certitude si ce qu’ils vont proposer est ou non crédible, sans que soit assuré le minimum de voix pour faire avancer les propositions. C’est la nouvelle politique.

Le candidat obtient l’investiture grâce à deux voix et avec le résultat prévu, sans fuite de députés. Un blocus de 8 mois se termine et une législature commence, qui s’annonce tendue et instable.

Sanchez elegido x la minima

Sánchez logra por la mínima el primer Gobierno de coalición de la democracia

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Teresa FREIXES

Les verts européens sont-ils vraiment verts ?

 Le fait que le groupe des Verts, au Parlement européen, ait choisi, avant même que l’inscription légale de Junqueras au Parlement européen n’ai été formalisée, un personnage condamné par une sentence ferme pour un grave délit contre l’ordre juridico-constitutionnel dans un des États membres de l’UE, montre le véritable visage d’un groupe parlementaire qui, loin de réaliser ce qu’il prêche, se consacre à dynamiter les principes fondateurs de cette même Union. L’UE est née et s’est développée pour unir et non pour diviser, et ce qu’ils ont fait dans le prétendu groupe écologique c’est favoriser les intérêts fallacieux de ceux qui, de l’intérieur, prétendent détruire l’Union européenne en favorisant les sécessionnismes internes.

Pour cela, dans ce cas-ci, ils ont utilisé un privilège du 19ème siècle, l’immunité parlementaire, qui eut jadis sa signification pour éviter que des intervenants malhonnêtes ne lèsent les droits des élus et n’altèrent la composition des chambres, mais qui aujourd’hui ne signifie plus que la rupture du principe d’égalité propre aux démocraties modernes. En confondant immunité et impunité, ces politiques européens protègent ceux qui ont gravement atteint les droits de leurs concitoyens, qu’ils ne reconnaissent pas comme égaux, ainsi que les droits de leurs propres collègues au parlement régional en adoptant des normes (heureusement déclarées anticonstitutionnelles) qui n’ont pu être ni discutées ni amendées par l’opposition parlementaire, en prétendant non pas encore l’indépendance d’un territoire mais bien l’imposition de leurs postulats en dominant ceux qui ne les partagent pas. Ce sont ces politiques que les Verts sont en train de favoriser. Il convient de se demander dans quel but. 

En effet, est-ce cela la signification institutionnelle de l’immunité parlementaire ? A-t-elle été conçue pour favoriser de telles positions ? Il faut la dénoncer, comme on le faisait jusqu’à ce que certains ont vu comment en tirer parti, parce qu’on l’a convertie en un privilège extravagant qui se moque des droits démocratiques de tous les citoyens.

Le président de ERC sera le lieder du sous-groupe de l’Alliance Libre Européenne.  

Oriol Junqueras verdes

Oriol Junqueras, elegido vicepresidente primero del grupo europeo de los Verdes/ALE

Teresa Freixes est professeure ordinaire de droit constitutionnel à l'Université Autonome de Barcelone et professeure ordinaire Jean Monnet ad personam de l'Europäische Union

Source : Teresa FREIXES: 1. Pírrica investidura de Sánchez & 2. ¿Son de verdad verdes los verdes europeos?

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